L’Observatoire National de la vie étudiante vient de publier les résultats de son enquête nationale triennale sur les conditions de vie des étudiants. Près de 60% des étudiants interrogés déclarent ainsi avoir ressenti du stress. Ils sont tout autant à se plaindre d’épuisement et presque logiquement la moitié souffre de problèmes de sommeil.
Vous travaillez avec des étudiants, quel est leur demande principale ?
Les étudiants qui viennent me voir sont en général très angoissés par l’échéance des examens ou concours. Cet état d’anxiété affecte aussi leur sommeil et diminue leur capacité de concentration. Leur confiance en soi peut en être affectée tant sur le plan scolaire que sur le plan personnel. Ils redoutent de perdre leur moyen le jour de l’examen et de se retrouver submergés par le stress.
Mon rôle est de les aider à surmonter ces moments de stress intense en leur apprenant à gérer leurs émotions et mobiliser leurs ressources à bon escient et au bon moment.
Comment la sophrologie peut les aider ?
La sophrologie utilise des techniques similaires à celle l’hypnose, de la méditation ou encore du yoga. Les exercices pratiqués vont ainsi permettre un réel relâchement du corps et de l’esprit qui va favoriser une évacuation des tensions aussi bien physiques que mentales. Un réapprentissage de la respiration associé à des mouvements particuliers du corps vont permettre d’atteindre une relaxation profonde. Cet état va favoriser la mise en œuvre d’une des techniques les plus importante de la sophrologie : la visualisation, la construction mentale d’images positives permettant de se projeter dans l’événement de façon favorable et moins anxiogène.
Peuvent-ils prolonger leur séance seuls ?
L’intérêt de ces techniques, notamment de respiration, est aussi qu’elles peuvent être assimilées et reproduites seules autant de fois que nécessaire. J’aime rappeler aux étudiants que j’aide un principe simple : comme on prend soin de soi de l’extérieur (se brosser les dents par exemple), il faut prendre soin de soi de l’intérieur, ne serait-ce que dix minutes par jour.
En dehors de la période des examens, la sophrologie peut-elle les aider dans d’autres aspects de leur vie étudiante ?
Les vertus de la sophrologie dépassent bien sur le cadre du stress des examens. La période des révisions est également très anxiogène. Il faut apprendre à gérer ses efforts, conserver un sommeil suffisant, bien se nourrir. Le stress doit rester un moteur de la performance et ne pas déborder sur l’efficacité de l’apprentissage.
Parfois, les étudiants évoquent également les problèmes de cohabitation avec leurs colocataires ou même leur famille lorsqu’ils habitent encore chez leurs parents.
D’une manière générale, la sophrologie va contribuer à mettre en place les bonnes attitudes pour faire face aux différentes contrariétés et angoisses rencontrées.
En pratique donc, cela se passe comment ?
Je recommande dans la mesure du possible de s’y prendre un peu à l’avance sans attendre l’imminence des examens. La première séance sera consacrée à une prise de connaissance mutuelle et une première approche des techniques de respiration. Dès les séances suivantes, dans un premier temps, on se prépare par des techniques de relaxation avant d’atteindre dans un deuxième temps un état de détente propice à la visualisation. On va ensemble tenter de construire une forme de reflexe constructif et positif face à des situations anxiogènes.
Combien de séances sont nécessaires ?
Les biens-faits de la sophrologie peuvent être ressentis très rapidement dès la troisième ou quatrième séance. Mais je le répète, pratiquer seul les exercices qui auront été sélectionnés ensemble lors des séances va naturellement contribuer à renforcer les effets bénéfiques et permettre d’adopter les bonnes attitudes lors de situations stressantes.